Les incendies de batteries au lithium sont rares. Mais ils sont spectaculaires, en particulier lorsqu’ils surviennent dans des sites de stockage. Ce fut le cas en France, par exemple, quand ont pris feu :
- un bâtiment abritant 900 tonnes de batteries au lithium dans l’Aveyron en février 2024 ;
- deux containers de stockage dans le Puy-de-Dôme en décembre 2023 ;
- 200 batteries stockées dans un Algeco au Port Ouest à La Réunion.
A chaque fois, une épaisse fumée malodorante se dégageait très vite. De plus, il est aujourd’hui difficile pour les pompiers de maîtriser rapidement ces départs de feu. Ils doivent :
- baisser la température de chauffe des batteries pour limiter leur emballement thermique, en utilisant généralement une importante quantité d’eau pour les noyer ;
- contenir les flammes pour empêcher leur propagation avant de pouvoir éteindre l’incendie.
Mais qu’en est-il des conséquences de ces incendies, et de leur dégagement de fumée dans l’air ? De l’utilisation de l’eau pour diminuer la température, qui peut s’écouler dans les sols ? Doit-on craindre des pollutions ? Des dangers pour la santé ? Autant de questions qui se posent systématiquement lorsque des batteries au lithium prennent feu.
Quels sont les risques de ces batteries ?
Comme bien d’autres technologies, elles ne sont pas exemptes de risques, qui peuvent survenir tout au long de leur cycle de vie. Les principaux sont :
- un court-circuit ;
- un choc mécanique ;
- une décharge profonde ;
- une hausse de la température de l’air ambiant.
Or, ces risques peuvent entraîner une explosion des batteries au lithium, un emballement thermique ou encore, un incendie. C’est pourquoi elles doivent toujours être stockées, manipulées, entretenues et utilisées avec précaution, dans le plus strict respect des règles. La prévention restant, à ce jour, un moyen efficace pour éviter des accidents.
Quelles sont les conséquences d’un incendie de ces batteries ?
Les incendies des batteries au lithium de véhicules électriques sont très impressionnants, et dégagent une épaisse fumée noire. Leur maîtrise et leur extinction sont délicates pour les pompiers, mais quand ils en viennent à bout, quels sont les risques pour l’environnement, la santé ?
En effet, les batteries des véhicules, vélos, trottinettes et autres engins électriques contiennent notamment du liquide électrolytique, qui est un sel conducteur. Seulement, lorsqu’il brûle, il peut libérer de l’acide fluorhydrique, qui est toxique.
Mais n’est pas la seule substance à partir en fumée lors de la combustion de batteries. Il y a aussi, entre autres, du nickel, du manganèse, du cobalt et du plastique. Il faut également ajouter à cette liste les matériaux utilisés pour la fabrication des entrepôts, des sites de stockage. Lorsqu’un incendie se déclare, toutes ces substances vont brûler, dégager des fumées, des poussières, des suies qui se retrouvent d’abord dans l’air, puis sur les sols. Leur propagation peut aussi être accélérée par le vent, et provoquer des pollutions.
C’est pour cela, qu’après un incendie, des analyses sont effectuées pour déterminer les éventuels impacts sur l’environnement. Par exemple, des prélèvement atmosphériques sont réalisés pour évaluer la qualité de l’air, et savoir s’il existe des risques pour la population environnante. Des prélèvements dans les captages et réservoirs d’eau potable, dans les eaux superficielles peuvent également être faits pour savoir si ces eaux ont été polluées par l’incendie.
Si les résultats de ces analyses ne convainquent pas toujours les associations de défense de l’environnement, elles reconnaissent en revanche qu’il est indispensable de mieux informer les Français :
- des risques liés à la production, au stockage, à l’utilisation et au recyclage des batteries au lithium ;
- des mesures de prévention à adopter pour éviter des incendies.