Incendie du site Bolloré Logistics à Grand-Couronne, hausse des incendies dans les centre de tri et de recyclage

Hausse des incendies de batteries au lithium dans les centres de tri et de recyclage

Depuis quelques années, les centres de tri et de recyclage doivent gérer de nouveaux déchets électriques et électroniques : les batteries au lithium. Équipant de nombreux appareils, elles ont une durée de vie limitée. Lorsqu’elles sont HS, ou ne fonctionnent plus à cause d’un incident, elles ne doivent pas être jetées avec les déchets ménagers. 

En effet, elles contiennent :

  • du lithium qui est très réactif – en particulier au contact de l’eau ou si la température ambiante est élevée – et présente un risque d’incendie ;
  • divers composants (des plastiques, solvants, composés électroniques par exemple) qui peuvent être recyclés ou doivent être traités de manière spécifique pour éviter toute pollution.

Leur recyclage est donc à la fois un enjeu écologique et économique. Seulement, il n’est pas aussi simple. D’autant que le stockage des batteries au lithium, endommagées ou usées notamment, doit être effectué avec prudence à cause des risques d’incendie, de pollution. Or, malgré les précautions prises par les centres de tri, les incendies ont augmenté ces dernières années et causé des dégâts. Des accidents ayant de multiples conséquences, et posant bien des questions… 

Des batteries aujourd’hui très répandues

Les batteries au lithium équipent de très nombreux appareils et équipements utilisés quotidiennement ou plus occasionnellement, tels :

  • des smartphones ;
  • des ordinateurs ;
  • des consoles de jeux vidéo ;
  • des deux-roues électriques (vélos, scooters …) ;
  • des véhicules de toutes les tailles ;
  • des engins de manutention (chariots par exemple)…

Le format et le poids diffèrent d’un appareil à un autre – 100 à 200 g pour celle d’un smartphone, contre 2 à 5 kg pour celle d’un vélo – mais le problème de leur recyclage reste identique. Il constitue d’ailleurs à ce jour un vrai défi technique car elles contiennent différents matériaux, qu’il faut séparer puis traiter différemment. Sans oublier les risques d’incendie liés à leur stockage, auxquels les centres de tri et recyclage sont confrontés. 

Des incendies plus fréquents dans les centres de tri et recyclage

En octobre 2021, le journal Les Échos consacrait un article* à l’épineux problème des incendies de batteries au lithium dans les centres de tri et de recyclage. Comme l’indiquait au journaliste l’association des entreprises de ce secteur, la Federec, ces incendies étaient en augmentation à cause :

  • de l’allongement du temps de stockage des déchets ;
  • la hausse des températures l’été ;
  • l’arrivée croissante de batteries au lithium à recycler. 

Un autre problème est évoqué dans cet article : les conditions d’acheminement et de stockage de ces batteries qui peuvent les endommager. Lorsque cela se produit, le lithium qu’elles contiennent peut entrer en contact avec de l’eau. Dans ce cas, il dégage de l’hydrogène, un gaz très inflammable. Cela explique les nombreux incendies survenus lors d’étés pluvieux en France et aussi en Europe.

Face à ce constat, la Federec estime nécessaire de :

  • considérer les centres de tri et de recyclage comme des sites prioritaires ;
  • familiariser les pompiers avec leurs installations pour faciliter leurs interventions ;
  • renforcer la prévention auprès du grand public pour l’informer des dangers du lithium et de la présence de points de collecte dédiés ;
  • miser sur l’écoconception des appareils par les fabricants. 

En attendant de pouvoir mieux collecter ces déchets, les centres de tri et de recyclage essaient de s’adapter, et de trouver des solutions pour prévenir et gérer les risques d’incendie.  
* Source : site internet Les Echos